Le SDN : la révolution réseau

Le SDN C’est quoi ?
Le Software-Defined Networking (SDN), c’est, littéralement, la mise en réseau basée sur logiciel. Le SDN permet aux administrateurs de réseau de gérer aisément des services en lignepar la virtualisation de fonctionnalité de niveau inférieur. Cela évite d’avoir à configurer manuellement le hardware.
Le SDN est une nouvelle architecture de réseau, dans laquelle le plan de contrôle est totalement découplé du plan de données. Il permet de virtualiser le réseau de bout en bout et de déployer le plan de contrôle sur des plateformes aux capacités accrues, comparativement à celles des commutateurs réseau classiques.
Couplé à une interface de programmation, le software-defined networking permet de développer des services réseau à forte valeur ajoutée.
A quoi ça sert ?
Il permet aux ingénieurs d’orchestrer et d’automatiser un réseau informatique sans devoir accéder physiquement aux composants matériels (routeurs, switchs, etc.). Le SDN libère des manipulations à répétition sur les différents composants et offre une interface centrale de contrôle logiciel sur tout le réseau. Les ingénieurs peuvent aisément façonner le trafic en modifiant les règles d’un switch directement depuis l’interface SDN, prioriser ou re-prioriser les flux, et ce quelle que soit la marque des composants matériels (Alcatel-Lucent, Cisco, Juniper, etc.).
Pourquoi en parle-t-on autant ?
Les SDN promettent de parachever la révolution Cloud et de libérer des quantités considérables de nouvelles applications concrètes. Cet espoir en fait aussi, effectivement, un phénomène de mode, un buzz.
L’approche SDN offre une proposition technique concrète. Prenons une infrastructure informatique quelconque. Quel que soit son rôle, elle est constituée des trois piliers suivants : processeur, stockage, et réseau.
La première révolution Cloud a permis de découpler les unités de calcul physiques (processeurs) de celles – virtuelles et sans limites – offertes aux développeurs : c’est la virtualisation des serveurs. La seconde révolution Cloud a supprimé les contraintes de stockage, et augmenté de manière vertigineuse les performances : c’est l’émergence du Big Data. Le réseau, dernier pilier, demeurait un élément rigide et complexe à faire évoluer. Les technologies SDN viennent bousculer cet état de fait et offrent au réseau ce qui lui manquait pour achever la révolution Cloud : l’élasticité et la commande centralisée.
Quels sont les bénéfices du SDN ? 
Le SDN optimise l’adéquation entre d’un côté les ressources (réseaux et IT) et de l’autre les besoins business. Le SDN permet :
• La suppression des délais de provisioning réseau
• La modification des bandes passantes à la volée
• L’adaptation du paramétrage réseau aux besoins des applications
• L’élasticité des ressources (réseaux et IT)
• La réduction drastique de la complexité de gestion des réseaux
Prenons un exemple. Il est très courant qu’au sein d’un datacenter, on ait des baies de Cloud privé dans des réseaux distincts, séparés. Lorsqu’un ensemble est utilisé à 100%, il n’est pas possible d’utiliser les ressources disponibles de l’autre ensemble Cloud privé, ni un Cloud privé virtuel chez un fournisseur, sans travaux. Ces opérations demandent un temps de mise en place, de paramétrage, qui dure au mieux quelques jours, tellement les logiques de gestion de réseau, rigides, ont peu évolué depuis le mainframe.
Le SDN, parce qu’il permet de programmer et d’automatiser le réseau, supprime les rigidités et rend disponible toutes vos ressources via un accès centralisé. Vous pouvez ainsi piloter le réseau avec des API (interfaces de programmation), directement depuis le code de vos applications ou via une interface web unique.
Les gestionnaires de Datacenters doivent-ils dès à présent franchir le pas vers les technologies SDN ?
Il ne fait aucun doute que les technologies SDN vont pénétrer d’une manière ou d’une autre toutes les salles machines. La virtualisation et la maîtrise applicative des infrastructures informatique sont une lame de fond.
La question à se poser est la suivante : la rigidité de l’infrastructure réseau est-elle un frein important aux demandes des métiers ?
Si les demandes métier ne nécessitent pas de souplesse de l’infrastructure réseau, il n’est pas nécessaire de se précipiter.
Au contraire, si les besoins métiers exigent des réponses rapides, une forte adaptation du SI, le SDN est une bonne réponse, soit en interne, soit par l’emploi de Cloud Service Providerfournissant des services SDN.
Lors du renouvellement des équipements, il faut prendre en compte une tendance de fond : la « commoditisation » du hardware. La bascule de l’intelligence réseau des équipements aux logiciels pourrait conduire à une baisse du coût des équipements.
Quels sont les types d’offre du marché
Le marché est émergent, les classifications d’offre ne sont pas encore suffisamment précises ; nous sommes dans une situation similaire à celle des débuts du Cloud. Les différents acteurs se battent pour imposer leur vision aux clients. J’identifie deux types d’offres : les offres sur mesure, portées par les équipementiers et les offres packagées, portées par les startups.
Les premières, qu’elles soient d’Alcatel-Lucent, Cisco, ou Juniper, offrent une réelle prise en compte de l’infrastructure existante : matérielle et logicielle. À l’instar de la solution Nuage d’Alcatel-Lucent, ces offres implémentent les protocoles les plus répandus et sont compatibles avec les matériels des concurrents. Elles s’adaptent à un parc d’équipements hétérogènes, et des développements d’optimisation sont possibles pour une intégration sur mesure de toutes les capacités de votre Datacenter.
Les secondes, avec un positionnement « over the top », font le pari de la disruption. Contrairement aux précédentes, elles considèrent le matériel comme une commodité. Plus proches des besoins métiers, elles se focalisent sur le pilotage des couches applicatives (OSI 4 à 7). Elles sont parfois appelées ADN, pour Application Defined Networking.
Le résultat peut être saisissant, comme avec la solution CloudWeaver de la startup franco-américaine Lyatiss. La solution découvre par elle-même l’architecture et les flux applicatifs, puis la présente à l’utilisateur sous forme d’une carte réseau interactive et actionnable. Ce type de solution permet de détecter immédiatement un flux sous-dimensionné ou cassé, de le réparer et d’optimiser le réseau directement depuis une simple interface Web. Il faut l’avouer, les solutions SDN ont un côté vraiment magique !
Conclusion
Le SDN permet une accélération incroyable de la synchronisation entre les besoins business d’une entreprise et l’optimisation de l’exploitation de ses ressources IT, qu’elles soient internes ou externes.
Ce découplage du logiciel et du matériel va permettre aux entreprises de modeler leur SI à volonté, répondant automatiquement et en temps réel aux demandes métiers. Le temps d’exécution d’une fonction métier tel que perçu par un utilisateur pourra être garanti même à travers le réseau. Les notions classiques de SLA sont largement challengées et c’est naturel. Toutes les applications, tous les flux n’ont pas la même criticité.
Lorsque le réseau ne sera plus synonyme de rigidité et de délai, et qu’on ne parlera plus de SDN, mais juste de Cloud, alors la transformation Cloud sera terminée. Le SDN aura réussi.
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